
En ce matin du 17 novembre 2018, ils viennent de Toulon, de Saint-Cyr-sur-Mer, de La Cadière-d ‘Azur, du Beausset, de Sanary-sur-Mer, de Six-Fours-les-Plages, de La Seyne-sur-Mer ou de bien d’autres villes et villages de l’Ouest Var.
Ils sont retraités, artisans, employés, ambulanciers, agriculteurs, auto-entrepreneurs, taxis, …
Certes, Ils sont venus pour s’opposer à la création d’une taxe carbone sur les carburants (prix moyen du E10 et du gas-oil 1,5€/l) mais dans les discussions, il est évident que le malaise est plus profond.
Ils ne savent pas à quoi s’attendre mais ils sont là, se parlent sans se connaître mais avec un élément commun leur « Gilet jaune». Ils se regroupent sur les lieux de rendez-vous fixés et puis se dirigent vers le péage de Bandol. Les plus proches de Bandol sont déjà sur place. Le flot grossit et le péage est en vue. Les personnes venant par l’autoroute procèdent au retrait des barrières dans les deux sens de circulation. Ceux regroupés au rond-point se dirigent vers le péage de la sortie d’autoroute “Bandol”, pour y faire la même chose.
Personne n’a imaginé une telle mobilisation. Ce sont plusieurs centaines de Gilets Jaunes qui sont maintenant soit en haut, soit en bas du péage. La population soutient le mouvement et tout s’organise pour tenir longtemps s’il le faut. Les automobilistes klaxonnent, fournissent de l’eau, à manger et donnent même une petite pièce pour acheter de quoi tenir. Nous pouvons également croiser quelques personnages qui deviendront plus tard les mascottes de notre péage.



Toute la journée, un roulement se met spontanément en place: les personnes arrivées en premier rentreront chez elles et seront rapidement remplacées par celles qui ont travaillé plus tôt ou celles qui ont décidé de rejoindre le mouvement. Tout naturellement une équipe de nuit se constitue et prend la place de l’équipe de jour.
La première occupation de nuit du péage va pouvoir être assurée dans la bonne humeur mais avec beaucoup de détermination.